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Les chiffres du bruit au travail : impact, normes et solutions

PierreLe 20 février 2025
Le bruit au bureau est le 3ème critère de bien-être d'après les salariés

Le bruit au bureau, c’est un fond sonore dont on pense pouvoir s’accommoder… jusqu’à ce qu’il devienne un véritable obstacle à la concentration. En moyenne, il ferait perdre 30 minutes de productivité par jour, et 4 employés sur 5 se disent régulièrement gênés par les nuisances sonores. Ce ne sont donc pas des cas isolés, mais bien un problème global qui touche toutes les entreprises.

Alors, quel est l’impact réel du bruit sur les employés et la performance des entreprises ? Quelles sont les normes à respecter en matière d’acoustique ? Et surtout, comment aménager un environnement de travail plus calme et propice à la concentration ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.

Tout savoir sur le bruit au travail

Quelles sont les conséquences du bruit au travail ?

Le bruit au bureau n’est pas juste un désagrément ponctuel, il peut vite devenir un véritable fléau pour les employés comme pour l’entreprise. Parmi ses effets négatifs, on retrouve la fatigue auditive, la perte de productivité, une augmentation du stress, un mal-être général au travail ou encore une dégradation de l’image employeur. Et la liste ne s’arrête pas là.

D’après le baromètre ACTINEO/CSA 2015, le bruit est même le troisième facteur qui influence le plus la qualité de vie au travail. Ce qui commence par de simples nuisances sonores peut, avec le temps, créer un cercle vicieux : plus le bruit s’installe, plus il fatigue, irrite et pousse à l’isolement. Une atmosphère bruyante peut aussi provoquer une détérioration des relations entre collègues, voire un climat de tensions non dites qui finissent par peser lourd dans l’organisation.

Le problème, c’est que ces gênes sont souvent minimisées, et ce n’est qu’une fois que la situation devient critique que des actions sont mises en place. Anticiper et agir dès les premiers signes est donc essentiel pour éviter que le bruit ne se transforme en frein à la performance et au bien-être des collaborateurs.

Quelles sont les normes sur le niveau sonore au bureau ?

La gestion du bruit en entreprise ne repose pas que sur du bon sens : il existe des réglementations précises pour protéger les travailleurs de l’exposition au bruit. L’employeur a l’obligation de limiter l’exposition sonore des salariés en aménageant des postes de travail adaptés et en mettant en place des mesures de prévention contre les nuisances sonores.

Deux seuils sonores clés sont à surveiller :

  • À partir de 80 dB(A) : obligation d’informer et former les salariés sur les risques, et de leur fournir des protecteurs individuels contre le bruit (PICB).
  • À partir de 85 dB(A) : nécessité de réduire activement le bruit en mettant en place un programme de réduction sonore, de signaler les zones bruyantes et de restreindre leur accès.

Les travailleurs exposés à ces niveaux peuvent également bénéficier d’un examen audiométrique préventif, sur demande ou sur recommandation du médecin du travail.

Mais en réalité, ces niveaux sonores ne devraient jamais être atteints dans un bureau classique. Ces réglementations concernent plutôt les environnements industriels ou les ateliers. Si vous ressentez un vrai inconfort sonore dans vos locaux sans atteindre ces seuils, cela reste un problème à prendre au sérieux.

Pour aller plus loin dans les aspects légaux, vous pouvez consulter les articles suivants :
📌 Article L. 4121-2 (obligations générales de l’employeur en matière de prévention)
📌 Articles R. 4431-1 à R. 4437-4 (prévention des risques liés au bruit)
📌 Articles R. 4213-5 et R. 4213-6 (exigences en matière d’aménagement des lieux de travail).

Une personne travaillant dans une box acoustique, loin du bruit de l'open space

Mieux comprendre l’échelle sonore

L’intensité du son se mesure en décibels (dB), une unité logarithmique qui peut parfois sembler abstraite. Pour simplifier, chaque augmentation de 10 dB correspond à un son 10 fois plus intense, tandis qu’une augmentation de 3 dB double déjà le niveau sonore perçu.

Le seuil de douleur se situe autour de 120-130 dB, un niveau qui peut causer des dommages auditifs immédiats. À titre de comparaison, une sirène d’ambulance produit environ 120 dB.

Le seuil de danger à long terme commence dès 85 dB, ce qui correspond au bruit d’un trafic routier dense. Dans un contexte de bureau, c’est l’équivalent du bruit généré par une chaise en bois traînée sur le sol.

Mais alors, où se situent les bruits courants dans un bureau ?

  • Un open space calme tourne autour de 50 dB, ce qui reste un niveau sonore modéré.
  • Un open space actif monte rapidement à 60 dB, un seuil où la concentration commence à être impactée.
  • Une imprimante en fonctionnement génère 70 dB, un niveau sonore qui peut devenir fatigant lorsqu’il est constant.

Comment réduire le bruit au bureau ?

Chercher des solutions acoustiques adaptées

Maintenant que vous avez une meilleure compréhension des enjeux du bruit au travail, il est temps de passer à l’action et de trouver des solutions adaptées à votre environnement.

Avant de foncer tête baissée dans l’aménagement, il est essentiel de déterminer les principales nuisances sonores de vos bureaux. Une méthode efficace ? Un court sondage auprès de vos collaborateurs. En leur demandant ce qui les dérange le plus (bruit des conversations, son des claviers, nuisances liées aux appels…), vous aurez une vision plus précise des points irritants à traiter en priorité.

Une fois les problèmes identifiés, il faut choisir les solutions acoustiques les plus adaptées en fonction de votre budget et de l’espace disponible.

  • Si les échanges sont inévitables dans l’open space → Installez des séparateurs acoustiques sur les benchs pour réduire la propagation du bruit sans isoler complètement les équipes.
  • Si vous souhaitez créer une vraie séparation entre deux espaces → Optez pour des cloisons acoustiques qui agissent à la fois comme un mur physique et une barrière sonore.
  • Si vos collaborateurs passent de nombreux appels → Installez une phone box. Elle permet d’isoler totalement la personne en communication, tout en évitant de déranger le reste des équipes.

Deux cloisons acoustiques qui séparent l'espace acoustiquement et physiquement

Les solutions acoustiques spécifiques

Au-delà des solutions classiques comme les cloisons ou les phone box, il existe d’autres solutions acoustiques moins connues, mais tout aussi efficaces pour améliorer le confort sonore des bureaux.

Par exemple, le choix du revêtement de sol joue un rôle majeur dans l’absorption des bruits. Les tapis et la moquette sont d’excellents alliés pour réduire les nuisances sonores en amortissant les bruits de pas et en absorbant une partie des sons ambiants. Contrairement aux sols durs (carrelage, béton, parquet), ces matériaux permettent de limiter la réverbération et d’adoucir l’ambiance sonore générale.

Ensuite, certaines matières absorbantes peuvent être utilisées pour améliorer l’acoustique d’une pièce. Les panneaux en feutre, le bois perforé, ou encore la laine de roche sont des options efficaces pour réduire la propagation du son tout en apportant une touche esthétique. Ces solutions peuvent être intégrées sous forme de panneaux muraux, de dalles suspendues ou de revêtements sur les meubles.

Enfin, la végétalisation est une alternative naturelle qui permet d’absorber une partie du bruit ambiant tout en créant un cadre de travail plus agréable et apaisant. Les murs végétaux, les plantes en pot ou encore les suspensions végétales agissent comme des barrières sonores naturelles en limitant l’écho et la propagation des sons dans les espaces ouverts.

L’avantage de ces solutions ? Elles permettent d’améliorer non seulement l’acoustique, mais aussi le bien-être général des collaborateurs en créant une ambiance de travail plus chaleureuse et sereine.

Ne pas vouloir trop cloisonner

Pour finir, gardez en tête qu’atténuer le bruit ne signifie pas isoler complètement chaque poste de travail. Ajouter des cloisons, des panneaux acoustiques ou d’autres solutions pour réduire le bruit ambiant est essentiel, mais en abuser peut vite devenir contre-productif.

L’accumulation excessive de cloisons peut créer des espaces où la communication devient compliquée, freinant les échanges spontanés et la collaboration entre collègues. Trop cloisonner, c’est transformer des bureaux en une série d’îlots coupés du reste de l’équipe, ce qui va à l’encontre même de la dynamique collective de l’entreprise.

Dans ce cas, autant retourner aux bureaux individuels fermés, où chacun travaille de son côté sans interaction. Mais ce n’est pas l’objectif recherché : l’idéal est de trouver un équilibre entre réduction du bruit et maintien des échanges. Mieux vaut privilégier des solutions intelligentes comme des cloisons modulables, des espaces hybrides ou encore des zones dédiées aux discussions pour éviter de transformer l’open space en un labyrinthe insonorisé sans vie.

Le bruit au bureau est un enjeu trop souvent sous-estimé, alors qu’il impacte directement la concentration, le bien-être et la productivité des équipes. Heureusement, il existe de nombreuses solutions pour réduire ces nuisances sonores sans sacrifier la communication et la collaboration. L’essentiel est de trouver le bon équilibre entre isolation acoustique et fluidité des échanges.

Pierre

Business developper à impact et engagé pour la protection de la planète.

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